... Dans quoi elle veut m'embarquer ??
ça avait des airs de départ en vacances : Elle cherchait des affaires au grenier, en mettait partout dans la chambre en face de notre pallier, les sacs s'ouvraient et se fermaient. ça veut dire que soit on les accompagne dans un endroit à promenades et canapés, soit on passe un moment chez une famille qui nous bichonne. Nestor, ça l'inquiétait (un rien l'angoisse), moi j'attendais dans ma niche...
Et puis un matin, elle est venue me chercher, sans rien dire à Nestor... C'est signe de promenade "à vélo"! D'accord il faut parfois rester bien sage accrochée à côté, ça j'ai appris, mais surtout je peux courir sur les chemins et dans les champs ! Alors j'ai fait ma tête "tu peux tout faire de moi", et j'ai attendu près du portail.
Sauf que cette fois, ça durait des heures, de mettre les sacs sur le vélo, de les enlever, de les refaire, avec beaucoup de grognements de sa part ! J'ai cru qu'on ne passerait jamais le portail, le vélo ainsi chargé était impressionnant. Enfin on est parties !
Et pour une longue, longue promenade. Sacrément longue...Même que je fatiguais un peu. Heureusement qu'il y avait des pauses, avec de l'eau, et un bout de biscuit. Et puis les petits lapins, le chevreuil ! Mais là, une sonnerie me rappelle à l'ordre.
Le pique-nique au bord de l'eau, j'ai adoré !
Et puis... On n'est jamais rentrées. Elle a déplié une sorte de niche pour elle, mais rien pour moi. Heureusement, elle m'a invitée, j'ai cru au début à dormir avec elle, mais non, sous l'auvent. Sympa quand même, côté dos, je peux sentir ses pieds, côté museau, je peux respirer l'air frais...
Faudra pas le dire à Nestor, mais on mange super bien. Elle me donne souvent de grands morceaux de "saucisson", aujourd'hui j'ai goûté des "chips". Saucisson-chips à midi, pâtes-pâté le soir, ça me va !
Je l'avoue, j'ai parfois un peu peur, quand elle me laisse toute seule près du vélo ou de sa niche, et qu'elle part dans un grand bâtiment, chargée de gamelles ou d'affaires. Elle me dit de rester là, qu'elle reviendra, mais j'appelle quand même. On ne sait jamais.
Et puis quand ça monte et qu'il faut marcher dur, heureusement qu'elle m'encourage : "Allez Dalva !" Et après, une bonne gamelle d'eau.
Ce que je préfère, c'est quand elle téléphone, le soir, près de sa niche. Parce qu'elle est assise, par terre, sans bouger... J'en profite alors pour m'incruster !
moi j'aime bien quand il pleut
Tiens, aujourd'hui il pleut tout le temps. ça la met de mauvaise humeur, elle grognasse, et même aboie des mots courts, surtout dans les pentes. Il faut dire que c'est plutôt boueux, j'entends ses pieds faire "floc- floc", et son vélo grince bizarrement. ça me convient, au moins j'ai pas trop chaud. Du coup c'est moi qui l'encourage, du regard : "Allez maîtresse !"
Au pique-nique elle m'a dit : "Tiens Dalva, on va manger local", et elle m'a coupé un morceau tout noir, peu inspirant... Je m'en suis léché les babines ! "Cest de l'andouille de Vire". Voilà un nouveau mot à retenir.
Ah, à cette étape, on a droit à une chambre avec plusieurs canapés, mais c'est pas juste, aucun pour moi... Bon, j'ai bien tenté ma chance sur le sien, pendant qu'elle passait des heures à jouer avec l'eau à côté, mais j'ai eu beau me faire toute petite, elle m'a vue!
Trop collant celui-là...
Ma maîtresse ne se rend pas compte, comme ça peut être dangereux de faire la sieste allongée pas loin du chemin. Moi, je ne dors que d'un oeil. J'ai dû la défendre, quand un type est arrivé pour lui parler, et qui sait ?? Je lui ai peut être sauvé la vie.
Bon, ras-le-bol des côtes au soleil. J'avise un coin d'ombre qui se rapproche... Et pouf !
Je suis pas Superdalva quand même !!
Ce que je préfère, c'est la bonne pluie qui mouille comme aujourd'hui. En plus, y a du vent pour rafraîchir les oreilles. ça s'appelle "un temps de chien !" dit ma maîtresse. Un temps de Dalva. Suffit de se secouer quelquefois. C'est curieux, ma maîtresse ne sait pas le faire. Alors elle râle, et elle me fait accélérer.
Ce soir, c'est fête ! J'ai été accueillie comme une reine par des gens trop gentils, ils m'ont fabriqué un petit lit carton-serpillères comme je les aime, et j'ai eu droit à des pâtes-à-la-viande.
Et là, me voilà dans une grande voiture, avec beaucoup de monde dedans. ça bouge, mais y a de l'espace. J'ai bien cavalé pour aller jusque là, elle m'a dit "c'est le sprint final", ça mérite une petite sieste.
Après... on verra bien la suite ! Elle décide, et moi je suis toujours ! Brave Dalva, comme elle me dit !
y paraît que j'ai fait 366 km...